Lamia Frigui faisait partie du groupe d’experts que l’Organisation mondiale des douanes (OMD) a dépêché à Djibouti pour prêter main forte aux équipes de la douane djiboutienne chargées de conduire les travaux de mise à jour du Système Harmonisé (SH) de désignation et codification des marchandises dont la dernière version a été produite en 2022. Un chantier titanesque donc l’atelier national de mise en œuvre du SH, qui a achevé ce jeudi ses travaux au Palais du Peuple après quatre jours d’échanges et de partage d’expertise, est l’une des phases les plus importantes. Lamia Frigui, en dépit d’un agenda chargé, a accepté de répondre à nos questions.
Qu’est-ce qui fait l’originalité de la version 2022 du SH? En quoi se distingue-t-elle de la précédente, celle de 2017 ?
Lamia Frigui : Pour commencer, quelques éléments de précision s’imposent. Le SH est une nomenclature internationale mise au point par l’Organisation mondiale des douanes. Son utilisation est reconnue partout dans le monde puisqu’il constitue l’instrument le plus apte dans la facilitation des échanges commerciaux à l’échelle planétaire. Son usage nécessite cependant une mise à jour quinquennale. Cette exigenxe à changer de version tous les cinq ans s’explique par le fait que certaines marchandises cessent d’être produites et disparaissent tandis que de nouvelles font leur apparition. Vous comprendrez dès lors pourquoi le SH se trouve confronté à l’impératif de prendre en compte ces évolutions. Au nombre de 161 à l’heure actuelle, les pays ayant ratifié la Convention internationale sur le SH ont pris des engagements clairs dont celui d’aligner leurs grilles tarifaires sur le système international. D’où l’obligation d’éliminer tout risque de décalage en adoptant une version actualisée.
Quels enseignements tirez-vous des échanges avec la partie djiboutienne qui ont ponctué les travaux de l’atelier qui vient d’être clôturé ?
Vous savez, Djibouti est membre de l’Organisation mondiale des douanes. Notre mission est d’accompagner l’administration douanière djiboutienne en l’accompagnant dans la phase de migration du SH 2017 au SH 2022. Etant donné que celle-ci agit en tant qu’acteur autonome de façon permanente, il va de soi que le travail de l’OMD se borne à une assistance technique que nous cherchons à apporter par la formation et le partage d’expérience avec nos partenaires djiboutiens.
Cela est en tout cas une bonne transition pour vous interroger sur l’état des relations entre la douane djiboutienne et l’OMD…
L’administration douanière djiboutienne est une institution très active. En témoigne sa participation régulière aux réunions de l’OMD. Il se trouve que cela s’avère propice à la mise en œuvre de la stratégie qui sous-tend son action en matière de renforcement du capital humain. Cet intérêt et cette vitalité ont pour résultat le fait qu’elle soit associée davantage au processus décisionnel au sein de l’OMD en tant membre à part entière. Ajoutons à cela le plan de modernisation que la douane djiboutienne est en train de déployer -nous en avons appris l’existence au cours de cette mission à Djibouti-, vous avez tous les ingrédients d’une véritable dynamique; une dynamique sans laquelle l’avenir de la douane de Djibouti ne saurait être envisagé. Avec à la clé, des perspectives fort intéressantes.